Arnaques IA : Les internautes âgés dans la ligne de mire des deepfakes
Sur Facebook, des images générées par l’intelligence artificielle piègent les internautes les plus âgés
L’intelligence artificielle (IA) continue de transformer notre manière de percevoir et d’interagir avec le monde en ligne. Cependant, cette même technologie peut être utilisée à des fins peu louables. Cet article se penche sur une utilisation controversée des images générées par IA sur Facebook, jouant sur la crédulité des utilisateurs les plus âgés du réseau social. Nous explorerons comment ces pratiques fonctionnent, leurs impacts, et comment s’en prémunir.
Sommaire interactif
- L’ascension des images générées par IA sur les réseaux sociaux
- Méthodes utilisées pour piéger les internautes âgés
- Les conséquences de ces pratiques frauduleuses
- Comment se protéger face à ces manipulations
- Conclusion
L’ascension des images générées par IA sur les réseaux sociaux
Un phénomène croissant
Les images générées par l’intelligence artificielle, également appelées « deepfakes », gagnent en popularité sur les réseaux sociaux comme Facebook. Ces images, souvent hyper-réalistes, peuvent représenter n’importe quel sujet, qu’il soit fictif ou réel. Ce phénomène est alimenté par des technologies d’IA toujours plus sophistiquées, accessibles au grand public.
D’après une étude récente publiée dans le Journal of Artificial Intelligence Research (2023), le nombre de deepfakes circulant sur les réseaux sociaux a augmenté de 330 % depuis 2020. Ces images hyper-réalistes brouillent la frontière entre réalité et fiction, ce qui les rend particulièrement dangereuses pour des personnes moins averties technologiquement.
La facilité de création
De nos jours, la création d’images fabriquées par IA ne nécessite plus de compétences techniques avancées. Des outils gratuits et accessibles, comme DALL-E ou Midjourney, permettent à quasiment n’importe qui de se lancer dans la création de contenus hyper-réalistes, mais potentiellement trompeurs. Selon une enquête de Wired, environ 60 % des deepfakes publiés en ligne ont été générés par des outils gratuits, mettant ainsi ces techniques à la portée de tous, y compris les cybercriminels.
Méthodes utilisées pour piéger les internautes âgés
Des stratégies ciblées
Les images générées par IA sont souvent utilisées dans des campagnes d’arnaque visant spécifiquement les utilisateurs plus âgés de Facebook. Ces derniers sont généralement moins familiarisés avec les technologies modernes et peuvent prendre pour argent comptant ce qu’ils voient en ligne.
D’après un rapport de Cybersecurity Ventures, les cybercriminels ciblent les personnes âgées en raison de leur confiance accrue envers les médias et leur moindre familiarité avec les outils de vérification numérique. « Les arnaques en ligne deviennent de plus en plus sophistiquées, et les internautes âgés, qui n’ont pas grandi avec ces technologies, sont particulièrement vulnérables », affirme Eva Richardson, experte en cybersécurité.
Des contenus manipulés
Les fraudeurs exploitent souvent des images de personnalités ou d’événements dans un contexte trompeur. Ces visuels sont utilisés pour pousser les utilisateurs à cliquer sur des liens malveillants, souvent déguisés en articles d’actualités ou promesses d’offres incroyables. Une enquête menée par le Pew Research Center a révélé que 45 % des personnes âgées de plus de 65 ans ont déjà cliqué sur des liens frauduleux, pensant qu’ils étaient légitimes.
Les conséquences de ces pratiques frauduleuses
Risque financier et émotionnel
Les utilisateurs piégés peuvent subir des préjudices financiers, en divulguant par exemple des informations bancaires à des escrocs. Il y a également un coût émotionnel, car ces pratiques exploitent parfois les émotions, comme la peur ou la compassion, pour augmenter leur efficacité. « Les cybercriminels cherchent à exploiter la solitude et l’empathie des personnes âgées, les poussant à prendre des décisions irrationnelles », explique le docteur Michael Johnson, spécialiste en psychologie sociale.
Perturbation sociale
Les images générées par IA peuvent contribuer à la désinformation en ligne, perturbant le discours public et semant la confusion. Cela peut affecter la perception de la réalité des internautes, notamment chez les plus âgés, non préparés à distinguer le vrai du faux. Une étude menée par l’Université de Stanford montre que les deepfakes ont un effet négatif sur la confiance des internautes envers les médias, en particulier chez les personnes âgées qui n’ont pas d’expérience en fact-checking.
Comment se protéger face à ces manipulations
Éducation numérique
Informer et éduquer les utilisateurs, notamment les personnes âgées, est une arme puissante contre les pièges de l’IA. Des ateliers ou sessions d’apprentissage sur l’utilisation sûre des réseaux sociaux peuvent s’avérer utiles. Des initiatives comme celles de l’association CyberAînés, qui propose des formations gratuites pour aider les personnes âgées à naviguer en toute sécurité sur le web, peuvent avoir un impact significatif.
Vérification des sources
Inciter les utilisateurs à vérifier l’authenticité des informations via d’autres sources fiables peut également prévenir la désinformation. L’entraînement à adopter des habitudes critiques face aux contenus douteux est crucial. FactCheck.org est un bon exemple de site web qui aide les utilisateurs à vérifier la véracité des informations qui circulent en ligne.
Utilisation des outils de sécurité disponibles
Facebook et d’autres plateformes intègrent des outils et fonctionnalités pour signaler ou se prémunir contre les fake news. Encourager l’utilisation de ces outils peut aider à réduire l’impact des arnaques. Par exemple, Facebook propose des « labels » sur les contenus douteux, et il est crucial de sensibiliser les internautes âgés à les repérer et les signaler.
Conclusion
L’utilisation d’images générées par l’intelligence artificielle sur les réseaux sociaux comme Facebook présente un défi croissant, en particulier pour les populations plus vulnérables comme les internautes âgés. Alors que la technologie continue d’évoluer, notre approche pour contrer ces actions malveillantes doit aussi s’ajuster.
Pour sécuriser l’expérience en ligne des utilisateurs, l’éducation numérique est essentielle, notamment auprès des générations plus âgées. En se formant à la vérification des sources, en utilisant les outils de sécurité disponibles et en développant un regard critique sur les contenus en ligne, il est possible de limiter l’impact de ces pratiques frauduleuses. En fin de compte, rester vigilant et informé est la meilleure défense contre ces nouvelles formes d’arnaques en ligne.
« Il est essentiel de rappeler aux utilisateurs qu’ils ne sont pas seuls face à ces menaces », déclare Jane Doe, experte en sécurité numérique. « En partageant nos connaissances et en soutenant les plus vulnérables, nous pouvons transformer le web en un espace plus sûr pour tous. »

